â La question se pose rĂ©guliĂšrement de connaĂźtre lâĂ©tendue du pĂ©rimĂštre des agissements susceptibles de tomber sous le coup dâune sanction disciplinaire, notamment au sujet des faits commis en dehors du lieu et du temps de travail :
A ce titre, le Conseil d’Ătat a estimĂ© valable la sanction pour des faits commis en dehors du service, ayant portĂ© atteinte Ă la rĂ©putation de lâadministration mĂȘme si la faute nâa en rĂ©alitĂ©, pas de lien avec le service (CE. SSR. 24 juin 1988, SecrĂ©taire d’Etat aux postes et tĂ©lĂ©communications, n° 81244 ; CE, 27 fĂ©vrier 2019, n° 410644).
A lâinverse, des faits dâordre purement privĂ© et sans retentissement au sein du service, ne sont pas susceptibles de fonder une sanction (CE. SSR. 15 juin 2005, n° 261691). Toutefois, une jurisprudence dâappel plus rĂ©cente tend Ă remettre en cause cette apprĂ©ciation, considĂ©rant que des faits commis en dehors du service sont susceptibles de faire lâobjet dâune sanction disciplinaire alors mĂȘme quâils ont Ă©tĂ© sans impact sur la rĂ©putation de la collectivitĂ© (CAA Nantes, 22 avril 2016, N° 14NT01834).
MĂȘme dans la circonstance oĂč les faits nâaient connu aucune publicitĂ© et nâaient pas portĂ© atteinte Ă la rĂ©putation de lâadministration, ils peuvent donner lieu Ă sanction si leur gravitĂ© les rend incompatibles avec les fonctions effectivement exercĂ©es par lâagent (CE. SSR. 27 juillet 2006, AgglomĂ©ration de la rĂ©gion de CompiĂšgne, n° 288911).
Etant prĂ©cisĂ© que pour lâemployeur public, la preuve peut ĂȘtre rapportĂ©e par tout moyen, dans la limite du respect de lâobligation de loyautĂ© due aux agents (CE, 16 juillet 2014, n°355201). Cette obligation de loyautĂ© Ă©tant identique en matiĂšre dâemploi privĂ© (Cour de cassation, chambre sociale, 22 mai 1995, Manulev Service, n°93-44.078, Bull. 1995, V, n° 164).