Terme récurrent dans les médias et les prises de paroles d’expert.es ces derniers temps, la culture du viol reste mal comprise, mal interprétée. Revenons sur sa signification ensemble :
📘 Une définition en quelques mots :
La culture du viol est un concept sociologique qui renvoie à un ensemble d’idées, de croyances, attitudes et comportements qui sont partagés au sein d’une société donnée, et qui minimisent, banalisent, normalisent les violences sexistes et sexuelles.
❓ Comment cela fonctionne ?
La culture du viol est un héritage culturel. Elle est graduelle, s’appliquant à un vaste panel de situations susceptibles de relever des violences sexuelles et comportements sexistes.
Elle s’observe par des propos, comportements, actes, non-dits, réflexes qui englobent et traitent la question et la gestion des violences sexistes et sexuelles au sein d’une société, que ce soit à l’endroit des personnes qui signalent de tels faits ou à l’endroit des personnes qui les commettent.
La culture du viol, en ce qu’elle irrigue l’ensemble de la société, fonctionne sous forme de continuum de microviolences, toutes interconnectées les unes les autres, et qui légitiment, justifient, attendent les violences immédiatement plus graves. En cela, ce concept peut être à rapprocher de celui de continuum des violences sexuelles, théorisé par LizKelly en 1987 : ce concept fait état de ce que, tout au long de leur vie, les femmes sont exposées, de manière plus ou moins importante, à des degrés divers mais non moins systématique, à un ensemble de violences sexistes et sexuelles, y compris institutionnelles.
❔ Quels mécanismes ?
La culture du viol repose sur des mécanismes de culpabilisation des victimes et de déresponsabilisation des auteurs, illustré par l’autrice Rose Lamy à travers l’étude de plusieurs unes de journaux (Préparez-vous pour la bagarre, « Défaire le discours sexiste dans les médias », JCLattès, 2021).
📕 Que dit la loi et la jurisprudence sur ce point ?
Si plusieurs auteurs et autrices ont écrit sur ce concept, notamment Noémie Renard ou encore Valérie Rey-Robert, ce concept n’a pas de coloration légale.
Il n’est inclus ni dans la loi ni dans la jurisprudence à l’heure actuelle.