Dans un arrĂȘt du 10 juillet 2024, la Cour de cassation a admis au titre de la preuve, un enregistrement clandestin obtenu Ă lâinsu de lâemployeur, produit par un salariĂ© ayant subi un harcĂšlement moral.
Ainsi lâobtention de la preuve par un moyen illicite ou dĂ©loyal ne conduit pas nĂ©cessairement Ă Ă©carter ladite preuve des dĂ©bats. En effet, le juge doit mettre en balance plusieurs intĂ©rĂȘts contradictoires :
đč le droit Ă la preuve
đč le droit au respect de la vie privĂ©e par exemple, notamment avec un enregistrement fait Ă lâinsu d’un collĂšgue, supĂ©rieur ou employeur du salariĂ©…
La production dâune telle preuve peut ĂȘtre admise, sous condition :
đč elle doit ĂȘtre nĂ©cessaire et indispensable Ă la dĂ©monstration poursuivie. Dit autrement, aucun autre Ă©lĂ©ment ne permet de matĂ©rialiser les allĂ©gations du plaignant.
đč lâatteinte occasionnĂ©e par cette preuve doit ĂȘtre strictement proportionnĂ©e au but poursuivi.
Cette jurisprudence sâinscrit dans la lignĂ©e des arrĂȘts rendus par la Haute juridiction le 22 dĂ©cembre 2023, relatifs Ă lâadmission de la preuve dite illicite. đ Voir en ce sens lâarticle de MaĂźtre KEBIR sur le site Village de la Justice : https://shorturl.at/qoVHd
Ceci marque une dichotomie franche avec ce qui a cours dans la fonction publique, oĂč Ă plusieurs reprises, le juge administratif sâest prononcĂ© contre lâadmissibilitĂ© dâun tel mode de preuve, y compris lorsquâil sâagit pour un agent de dĂ©montrer la rĂ©alitĂ© du harcĂšlement moral dont il fait lâobjet.
đ Voir en ce sens l’article que nous avions rĂ©digĂ© Ă ce sujet : https://shorturl.at/HzlDF