Une directive visant Ă garantir un niveau minimum de protection pour les femmes victimes de violences est au cĹ“ur d’un dĂ©bat tendu au sein de l’Union europĂ©enne depuis le 8 mars 2022.
L’enjeu ? Une dĂ©finition commune du viol Ă l’Ă©chelle europĂ©enne, basĂ©e sur l’absence de consentement, une approche Ă laquelle la France, aux cĂ´tĂ©s de la Hongrie et de la Pologne, s’opposent fermement.
La Commission europĂ©enne estime que « l’absence de consentement devrait ĂŞtre un Ă©lĂ©ment central et constitutif de la dĂ©finition de viol, Ă©tant donnĂ© que frĂ©quemment, le viol est perpĂ©trĂ© sans violence physique ni usage de la force
Le texte va plus loin encore : « un consentement initial devrait pouvoir ĂŞtre retirĂ© Ă tout moment durant l’acte, dans le respect de l’autonomie sexuelle de la victime, et ne devrait pas signifier automatiquement le consentement Ă de futurs actes ».
Or en France, l’article 222-23 du code pénal définit le viol comme « tout acte de pénétration sexuelle, de quelque nature qu’il soit, ou tout acte bucco-génital commis sur la personne d’autrui ou sur la personne de l’auteur par violence, contrainte, menace ou surprise ».
Ce que l’on comprend, c’est qu’il y a une « prĂ©somption de consentement Ă l’acte sexuel ». C’est-Ă -dire que tous les actes sexuels sont rĂ©putĂ©s comme Ă©tant consentis sauf s’il y a violence, contrainte, menace ou surprise, d’après Me Anne Bouillon, avocate spĂ©cialisĂ©e dans les droits des femmes.
Si l’UE a renoncé début février à une définition communautaire du viol, les récentes déclarations d’Emmanuel Macron le 8 mars 2024 à l’occasion de la journée internationale des droits des femmes, s’inscrivent à rebours de la position française. Au sujet de la notion de consentement en matière de viol, le Chef de l’État a indiqué : « Je vais l’inscrire dans le droit français ».
Sources : FRANCE 24, Euractiv France, Le Monde