đŸ‘źâ€â™‚ïž Un gendarme recevant une plainte peut-il lĂ©gitimement dĂ©cider si les faits font l’objet d’une qualification pĂ©nale ou non ?

TrĂšs intĂ©ressant l’arrĂȘt de la Cour administrative d’appel de Nantes, saisie du recours d’un gendarme suite Ă  une sanction disciplinaire pris Ă  son encontre, pour l’accueil rĂ©servĂ© Ă  une usagĂšre venue dĂ©poser plainte pour harcĂšlement moral contre son ex-conjoint.

Lors de l’audition, le gendarme a adoptĂ© une attitude que la juridiction estime incompatible avec les attendus de la profession, de nature Ă  constituer une faute et ainsi justifier une sanction.

Parmi les comportements visés :
➖ le gendarme a pris connaissance d’une partie seulement des messages portĂ©s Ă  sa connaissance, et estimĂ© qu’ils n’étaient pas susceptibles de caractĂ©riser une infraction pĂ©nale,
➖ il a ensuite enjoint la plaignante Ă  modifier ses rapports avec son entourage et gĂ©rer ces difficultĂ©s qu’il estime relever de la sphĂšre privĂ©e,
➖ face Ă  l’inquiĂ©tude de l’usagĂšre concernant de possibles reprĂ©sailles, le gendarme aurait dĂ©clarĂ© en parlant de l’ex-conjoint : « je le fume », ce que la juridiction estime n’ĂȘtre pas un « comportement empreint d’attention, de correction et de retenue attendu d’un gendarme, indĂ©pendamment du bien-fondĂ© de la sollicitation dont il est saisi ».

DĂšs lors, la sanction de 10 jours d’arrĂȘts assortie d’une dispense d’exĂ©cution est justifiĂ©e.

📍 Pour rappel, l’article 15-3 du Code de procĂ©dure pĂ©nale impose aux officiers de police judiciaire de prendre toute plainte qui leur est soumise, qu’il ne leur appartient pas de se prononcer sur l’opportunitĂ© des poursuites, cette prĂ©rogative appartenant au MinistĂšre public.

Réf. : CAA de NANTES, 6° chambre, 08/07/2025, 24NT01850

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